Avoir cent ans n’implique pas forcément la régression. Cela nous est confirmé en tout cas au 75 du boulevard Jean-XXIII, dans le 8e arrondissement de Lyon où est installée l’école La Mache. Son directeur, Philippe Poyet, expose le grand projet qui anime l’établissement : son agrandissement avec la création d’un bâtiment de sept étages qui permettra de franchir une étape dans le domaine du supérieur, en prévoyant l’extension de l’internat.
Un programme de développement sur le site dont la mise en place est prévue pour 2022. Mais l’école aura alors… 102 ans. Des années qui ont forgé son identité et sur lesquelles il nous faut revenir.
Tout a commencé par un échange entre deux hommes. Le premier n’est autre que le cardinal Maurin, archevêque de Lyon ; le second Maurice-Paul-Marie La Mache, ordonné prêtre en 1910, qui a donné sa première messe en décembre de la même année en l’église de La Mulatière, sa commune d’origine où il est né en 1887. « J’ai l’intention, déclare le Primat des Gaules, de fonder une école de contremaîtres, une œuvre de grande importance que je souhaite vous confier… ». Le père La Mache hésite. Il se trouve trop jeune et préfère le ministère paroissial. Mais il se laisse convaincre. Ainsi va naître une très belle aventure.
Elle commence en cette année 1920, avec l’ouverture d’une école d’apprentissage supérieur qui s’effectue au 112 du cours Gambetta. Mais l’objectif qui est d’affirmer la valeur de la formation technique s’attache aussi au devenir de l’homme avec quatre points forts : la formation, la personnalité, la citoyenneté et la formation humaine et chrétienne.
Cela dans un cadre bien spécifique qui veut favoriser une « élite ouvrière chrétienne », faite de contremaîtres et de chefs d’atelier, formant des cadres moyens pour l’industrie. Une expérience qui est soutenue par une partie du grand patronat lyonnais.
