« Gelées en janvier, blé au grenier. »
Potager
Adepte de la permaculture, de l’agriculture « régénéra- tive », ou jardinier « tradi » voire un peu climato-sceptique qui n’a rien contre les engrais et les désherbants, jardinier de campagne ou jardinier des villes, bref le peuple des jardiniers a un dénominateur commun : le respect de la dormance végétative, cette période où il n’y a pas grand- chose à faire au jardin parce que tout simplement le végétal se repose et incite à se demander si le jardinier n’a pas des gènes communs avec, entre autres, la marmotte, le lézard et l’ours, à savoir qu’il doit lui aussi un peu hiberner. Un peu mais pas complètement.
On peut lever le pied sans se mettre en vacances et suivre à la lettre le dicton, « Mois de janvier, laisse la terre se reposer ». On évitera donc de bêcher quand il gèle à pierre fendre mais on peut mettre le nez dehors pour épandre du compost et procéder aux premiers semis sous abris : choux de printemps et variétés précoces de radis et de carotte.
Par température clémente, on sèmera en pleine terre pois et fèves, et, à la fin du mois, on plantera échalotes et ail. Si le temps est vraiment mau- vais, on reste à l’intérieur pour entretenir les outils : sur les manches poncés au papier de verre puis badigeonnés avec un mélange d’huile de lin et d’essence de térébenthine et on se renseigne sur l’organisation idéale du potager.
Jardin d’ornement
Taillez les arbustes à floraison estivale tels les hibiscus, les caryoptéris et les buddléias, ces derniers devant être rabattus à 40 cm. Si la température se radoucit, plantez les pâquerettes semées en juillet dernier et déplacez les semis spontanés de myosotis
Ils feront bon ménage avec jacinthes, tulipes et narcisses qui montrent le bout du nez au premier rayon de soleil. Il faut les toiletter en binant légèrement autour des jeunes pousses pour enlever les mauvaises herbes risquant de les parasiter par la suite.
Par temps clément, on peut commencer à griffer le sol des massifs de vivaces et à préparer le terrain pour en planter de nouvelles. Selon que votre sol est plutôt acide ou plutôt calcaire, vous n’y installerez pas les mêmes plantes. Certaines vivaces (lupin, phlox, chrysanthème, delphinium) préfèrent les sols acides ou neutres, tout comme les rhododendrons. Si votre sol est calcaire, c’est le moment de l’amender en y incorporant de la tourbe, du terreau et des produits acidifiants.
Ail
C’est un de ces légumes aux vertus multiples. Celle d’abord d’être tout simplement savoureux car il sait tonifier un plat de crudités ou relever une viande et des légumes longue- ment mijotés.
Originaire d’Asie centrale, cette alliacée fut appréciée dans l’Antiquité pour ses vertus aromatiques et médicinales : la médecine populaire lui confère le pouvoir de lutter contre les infections (au Moyen Âge, on l’utilisait contre la peste et le choléra) et, plus récemment, on a découvert qu’il contenait une substance, l’allicine, aux propriétés antibiotiques ; il est réputé en outre être tonique et la légende raconte que Henri IV en abusait pour être à la hauteur des attentes de ses maîtresses…
Autre utilisation thérapeutique qui ne relève pas du tout du fantasme : le rôle que joue Allium sativum au potager pour repousser les ravageurs : une décoction d’ail éloigne la mouche mineuse du navet et des doryphores ; au verger, une gousse d’ail accrochée aux branches du pêcher diffuse des effluves qui tiennent la cloque à distance. Troisième vertu : être un des seuls légumes à pouvoir être planté en janvier : en effet, alors que les variétés d’ail blanc et rose préfèrent une mise en terre en novembre, la plantation de l’ail violet doit se faire en ce moment et en février.
Il est facile à cultiver : il suffit de tracer un sillon de 5 cm, d’y enfoncer une gousse tous les 10 cm, de recouvrir d’une petite couche de terre et le tour est joué jusqu’à la récolte, en juillet, quand les feuilles jaunissent et sèchent.