« Rosée de mai fait tout beau ou tout laid. »
Potager
Après les saints de glace (11-13 mai), on repiquera céleris, choux, tomates, aubergines, éclats de ciboulette et d’estragon. Buttez les pommes de terre dans les jardins bien abrités où vous avez pu en planter en mars.
Mis à part les tomates, aubergines et poivrons que l’on aura préalablement semés sous châssis, mai est l’époque bénie où l’on peut semer de nombreux légumes en pleine terre : betteraves rouges, carottes, laitues, panais, blettes, entre autres. Ces semis, il faut les surveiller comme le lait sur le feu : pour peu que le temps soit doux et humide, ils attirent des ravageurs qui vont s’en régaler. Les chenilles des noctuelles peuvent anéantir une planche de carottes.Les limaces s’attaquent à tout ce qui est bien vert et tendre : pour les repousser, il existe des granulés assez efficaces, mais préférez une couche de cendre de bois autour des semis à risques.
En fin de mois, on plante les haricots même dans les jardins de petite surface qui pourront accueillir des variétés grimpantes (comme « Mélissa » aux gousses violette) que l’on installe sur des tuteurs.
N’oubliez pas que certains légumes, fleurs et plantes condimentaires, ont des vertus insecticides : l’aneth contre le ver du poireau, l’oignon contre la mouche de la carotte, le thym contre la piéride du chou et l’œillet d’Inde contre le puceron de la tomate.
Jardin d’agrément
En regardant ce qui se passe dans les jardins des alentours, retenez une bonne idée, celle par exemple de donner pour compagnie aux iris et pivoines, des touffes mauves d’heucheras, blanches de gypsophile, bleues de delphinium, des coussins violets avec de gros allium : les tableaux qui en résulteront seront somptueux.
Le festival des roses se prépare. Comment faire pour que les roses soient à la hauteur de vos attentes ? Les rosiers sont robustes, d’autant plus que vous les aurez bien nourris au début du printemps avec compost et fumier mais une attaque de pucerons, de thrips, de marsonia ou de rouille est toujours à craindre.
Pour éviter le spectacle consternant de rosiers ravagés, un traitement préventif au purin d’orties et à la bouillie bordelaise n’est jamais de trop. Contre les taches noires, une maladie cryptogamique fréquente chez les rosiers, pulvérisez préventivement une décoction de prêle additionnée d’argile blanche.
Epinards
Sa couleur d’un vert affirmé pourrait être emblématique de ceux qui se réclament du jardinage bio mais il a sa place dans tous les jardins quel que soit le mode de culture retenu et quelle que soit son admiration pour Popeye qui a beaucoup fait pour populariser ses vertus alimentaires à commencer par la force qu’il est censé donner.
Si vous avez bien veillé à semer à l’automne dernier des variétés comme « Géant d’hiver », c’est en mai qu’on le récolte avant que la chaleur qu’il n’aime pas ne le fasse « monter ». Et si vous vouliez en consommer l’automne et l’hiver prochains, il faut semer maintenant les graines d’une prochaine récolte ; dans ce cas, vous retiendrez la variété « Monstrueux de Viroflay » qui résiste à la chaleur. Pour que les semis de printemps aient toutes les chances de réussir, recouvrez-les d’une toile de jute que l’on gardera humide jusqu’à la levée des graines.
La récolte sera d’autant plus fructueuse que vous aurez nourri ce légume-feuille gourmand en fumier et en compost à raison
de 5 kg au m2. Certains épinards ne sont pas vraiment des épinards. À ce sujet, une curiosité botanique intéressante, l’« épinard vivace en arbre » appelé aussi « épinard du Caucase » qui avec ces jolies feuilles en forme de cœur apportera une pointe d’originalité dans un mesclun d’été. Autre épinard qui n’en est pas un, botaniquement parlant, surnommé « balai de l’intestin » à cause de ses vertus laxa- tives, l’épinard « bon Henri » parce que Henri IV appréciait le goût rafraîchissant de ses feuilles qui se consomment crues ou cuites comme celles de l’épinard.