« Si le brouillard entoure Saint Martin (11), l’hiver passe tout bénin. »
Potager
Profitez de l’été de la Saint Martin pour faire au jardin sa toilette automnale : brûlez les résidus végétaux venant des récoltes terminées, incorporez au compost les dernières tontes additionnées de feuilles mortes.
En cas de mauvais temps, restez à l’intérieur et nettoyez les outils – un coup de brosse métallique sur les aciers et d’huile de lin sur les manches – avant de les mettre au repos. Pour que la vie du sol reste active en cette fin d’automne couvrez le compost avant les grands froids avec une sorte de couette faite d’un paillis protecteur sous lequel les vers de terre pourront travailler dans une relative tiédeur. À moins de prendre des risques, peu de semis sont possibles.
On peut planter l’échalote et sous certains microclimats cléments les fèves et les pois. N’oubliez pas de protéger vos salades (chicorée, scaroles et frisées) dans un tunnel couvert de plastique et de mettre en jauge carottes, céleris, poireaux afin de pouvoir déguster des légumes du jardin tout au long de l’hiver.
Verger
Finissez de récolter noix, raisins, pommes et poires. Multipliez les framboisiers en repiquant des pousses en sur- nombre. Pensez à griffer le pied des arbres pour perturber insectes et larves dont se régaleront les oiseaux ; pour ces précieux auxiliaires, prévoyez un nichoir ou un abri où ils se nourriront pendant l’hiver.
Préparez les trous dans lesquels vous planterez de nouveaux fruitiers. Réservez un espace pour l’abricotier. La meilleure façon de combattre les maladies qui déciment ce fruitier ? C’est d’en planter un tous les ans.
Pensez à « défoncer » le sol, une opération qui consiste à ameublir la terre en profondeur avec un pic ou une barre à mine. Après quoi, on incorpore un engrais de fond et de la cornaille (résidus de corne et d’os) qui se décomposera lentement en libérant les nutriments dont les fruitiers sont gourmands.
Bambous
Poussant naturellement sur tous les continents, sauf en Europe où il a été introduit au 18e siècle, le bambou appartient à la grande famille des graminées ou poacées – comme le blé, le riz ou les roseaux décoratifs tel le miscanthus. Il présente une grande diversité morphologique : on en trouve de toutes les tailles, des géants (phyllostachys) et des microscopiques comme Raddiella vanessiae originaire de Guyane qui atteint à peine 2 cm.
Dans nos jardins, il n’a qu’un rôle décoratif. Tel n’est pas le cas dans ses bio- topes originels. Sans rentrer dans le détail de toutes les potentialités qu’il recèle dans les cultures d’Extrême Orient, on retiendra qu’il est sollicité pour l’alimentation, qu’il sert à fabriquer des échafaudages et qu’il est utilisé comme matériau de construction – selon des comptages établis par un organisme affilié à l’ONU, on estime à un milliard le nombre des personnes vivant dans des habitations construites avec ce végétal.
Notons aussi que le bambou est la ressource principale d’animaux emblématiques comme le panda en Chine et le gorille en Afrique. Si nombre de jardiniers l’adoptent et se préparent à le planter, c’est qu’il présente d’incontestables avantages : feuillage persistant, robustesse et résistance aux maladies, croissance rapide.
Mais un gros inconvénient : il est particulièrement envahissant avec ses rhizomes souterrains. Aussi faut-il dès la plantation prendre la précaution de choisir des variétés non traçantes, notamment les variétés dites « Fargesia » qui ne vous feront pas le… coup du bambou.