Nous sommes en pleine « Monarchie de Juillet » sous le règne de Louis-Philippe, « roi des Français », qui se veut en rupture avec la monarchie de droit divin et désire engager une politique libérale « également éloignée des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal ». Les premières années sont difficiles, des émeutes qui ont lieu à Paris les 14 et 15 février 1831 jusqu’à l’attentat de Fieschi en juillet 1835 auquel le roi échappe par miracle.
Valse des ministères, qui semble s’apaiser avec la nomination d’un ministère de Broglie (également ministre des Affaires étrangères) et qui forme avec deux autres personnages qui marquent la période, Guizot (à l’Instruction publique) et Thiers (à l’Intérieur), un triumvirat de choc.
Hors les tumultes de la politique, les grands auteurs sont en plein labeur. Stendhal a déjà publié « Le Rouge et le Noir », Victor Hugo « Notre-Dame de Paris », Honoré de Balzac « Le père Goriot », alors que Michelet s’attèle à son
« Histoire de France », Alfred de Musset a rédigé « Lorenzaccio » et Alexis de Tocqueville vient de faire paraître « De la démocratie en Amérique ». Dans ce contexte, brièvement résumé, s’inscrit l’histoire de Lyon…
L’événement de ce début d’année 1835 n’est pas passé inaperçu, du moins pour les Lyonnais qui se piquent d’érudition. Un certain Léon Boitel lance, le 15 janvier, le premier numéro de la « Revue du Lyonnais ». Ce fils de pharmacien, qui s’est trouvé assez vite mal à l’aise dans l’officine parentale, s’est adonné aux lettres et aux arts en général. Cette revue qu’il crée regroupe une brochette d’érudits, écrivains et historiens de Lyon et de la région et paraîtra jusqu’en 1901, animée tour à tour par de savants personnages comme Aimé Vingtrinier puis Léon Galle…