Louise Labé ou la poésie de Bellecour à la Dombes

Son nom est cité dans toutes les histoires de la littérature. Elle occupe
une position évidemment assimilée à l’émancipation de la femme et certains voudraient même aujourd’hui la ranger parmi les égéries du « matrimoine » lyonnais. Son surnom reste surtout connu de ses compatriotes : « la Belle Cordière » ; celui-ci est heureusement perpétué dans la petite rue qui, à côté de l’Hôtel-Dieu de Lyon, la vit passer une partie de son existence ainsi qu’à travers la statue d’Ipoustéguy [Jean Robert] (1920-2006) érigée en 1982 sur la place Louis Pradel à Lyon.

Si on y ajoute les racontars sur une vie dissipée – l’année même de sa mort, Jean Calvin (1509-1564) la traite de « plebeia meretrix », autrement dit de courtisane de bas étage – on pourrait en tirer un roman bien éloigné de la réalité. D’autres ont même nié son existence : selon l’universitaire Mireille Huchon, elle n’aurait guère été qu’« une créature de papier » et, en 2006, la Sixteenth Century Studies Conference de Baltimore a organisé à Salt Lake City un colloque sur le thème « Did Louise Labé exist [Louise Labé a-t-elle existé] ? ». Plus sereinement, on préférera partager l’« amour irrésistible et fidèle » que lui portait Léopold Sédar Senghor (1906-2001).

Couverture Almanach du père Benoit
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