Novembre 1918 : la Grande Guerre s'achève enfin

Histoire

Depuis le 3 août 1914, la France est en guerre contre l’Empire allemand. L’offensive ennemie a été stoppée au début de septembre. S’installe alors la guerre de tranchées, qui ne laisse présager qu’un long conflit. D’offensives en résistances aux attaques, les morts et les blessés s’accumulent. L’adversaire utilise pour la première fois en avril 1815, des gaz asphyxiants. C’est bien une guerre totale.

L’Arrière doit donc tenir. Il faut qu’il fournisse des hommes, de l’armement et des munitions, du drap bleu-horizon, des approvisionnements, des moyens de transport et il faut aussi soigner les blessés. Les Femmes deviennent un élément déterminant alors que les jeunes hommes sont au combat.

L’année dernière, en 1917, on a pu contenir les Allemands à Verdun. Mais le conflit s’éternise et s’étend. Il a fallu aller soutenir nos alliés italiens, écrasés par les Austro-Hongrois à Caporetto (octobre 1917). Et c’est la catastrophe dans la nuit du 12 au 13 décembre, quand un train de permissionnaires, venant d’Italie, déraille dans une pente près de Saint-Michel- de Maurienne, tuant près de 700 hommes.

Trop c’est trop : pourtant pas de désespérance, chacun à l’arrière joue son rôle. Le Nord et l’Est du pays sont sous la botte allemande et la région parisienne est menacée. Aussi nos provinces du Centre-Est sont mises à contribution et celle-ci est de première importance * : armements et munitions, avions, chars d’assaut et camions sont livrés avec régularité, couvrant les besoins.

Lyon est aussi très sollicitée en ce qui concerne les transmissions : un émetteur-récepteur permet de communiquer avec nos lointains Alliés ; il est installé à La Doua (Villeurbanne). Les lampes TM (Télégraphie Militaire), de Caluire équipent les postes portatifs qui permettent les liaisons entre unités et l’interception des messages ennemis toujours cryptés.

Tout le Centre-Est prend en charge les blessés arrivant par trains entiers. La solidarité est totale. Ce sont près de 2000 centres de soins qui sont ouverts, soit près de 100 000 lits. Des institutions, souvent religieuses, prennent soin des aveugles, des sourds, des invalides pour les équiper de prothèses, des Gueules Cassées pour leur rendre un visage plus…humain.

Voici rapidement rappelé ce que l’on fait encore et toujours au cours de cette année 1918. Il faut signaler que l’Usine de Roussillon, qui chargeait les obus en gaz de combat, est, le 4 août 1918, citée à l’Ordre de la Nation. Et une formidable explosion, le 15 octobre 1918, au Parc d’Artillerie de Vénissieux, heureusement vide à 22h30, fait 2 morts (une voisine et un soldat américain) et de nombreux blessés, surtout parmi les pompiers, du fait d’explosions sporadiques jusqu’au 17 octobre.

Mais ce qui a surtout marqué les Français en 1918, c’est la fameuse et catastrophique épidémie de grippe espagnole d’avril à novembre, faisant des centaines de milliers de morts : pour en donner un exemple, il y a eu plus de décès de Poilus soignés à Lyon par cette épidémie (1800 +) que pendant quatre ans par suite de leurs blessures (900+) ou leurs affections (1100+ de tuberculose).

Couverture Almanach du père Benoit
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