Kir, le prêtre
Il a vu le jour le 22 janvier 1876 à Alise-Sainte-Reine. Si le lieu revendique le site de la bataille d’Alésia, on ignore encore que la naissance de Félix Adrien Kir va lui apporter une autre notoriété. Dernier des cinq enfants d’une famille modeste installée depuis plusieurs générations dans la région, après le petit séminaire de Plombières-lès-Dijon on le retrouve élève du grand séminaire de Dijon. Sa voie est tracée : il est ordonné prêtre en 1901. Successivement vicaire à Auxonne, curé à Drée, vicaire à Notre-Dame de Dijon de 1904 à 1910, il devient ensuite curé de Bèze, à 30 kilomètres de Dijon. La Première Guerre mondiale éclate et le curé Kir, mobilisé d’abord dans une section d’infirmiers, obtient le grade d’adjudant au sein des services de santé et la Croix de guerre pour sa conduite. La paix revenue, il se découvre une passion pour l’écriture, en donnant quantité d’articles pour l’organe catholique, « Le Bien du Peuple ». Il rédige aussi un ouvrage, « Le problème religieux à la portée de tout le monde » qui vise à affirmer l’existence de l’âme, de Dieu et du Christ. De 1924 à 1928, Kir est curé à Nolay avant d’être appelé comme animateur diocésain de la Fédération nationale catholique. Nommé chanoine (conseiller de l’évêque) en 1931, il est remarqué par ses prises de parole où sa gouaille et sa pugnacité, souvent face à des adversaires politiques de gauche, sont efficaces. Patriote et pacifiste, en ces années trente où montent les périls, il montre une égale hostilité au fascisme et au communisme.